Le 22 Mai 2004

LE 29 MAI A STRASBOURG                                                           

L'orchestre d'harmonie de la ville en tournée

Le compte à rebours est amorcé pour l'orchestre d'harmonie de la ville du Havre qui se produira le 29 mai à Strasbourg dans le cadre de « Eolia » la plus grande rencontre d'orchestre à vent de France qui se déroulera du 27 au 30 mai à Strasbourg.

Avec 58 orchestres inscrits pour sept nationalités représentées, autant dire que la manifestation est à hauteur de la formation havraise et de ses 65 musiciens, détentrice par ailleurs du niveau « excellence » attribué par la confédération musicale de France. Un titre distillé au compte gouttes, que l'or­chestre d'harmonie remettra enjeu samedi 29 mai, au palais des fêtes de Strasbourg dans l'espoir d'ac­céder au niveau « honneur » ; le haut du panier comme le souligne Sylvain Maillard, chef d'orchestre et Annick Villanueva clarinettiste solo: « Repartir avec ce titre, c'est l'opportunité de s'ouvrir à d'autres concours nationaux ou internationaux. En attendant nous nous concentrons sur les 50 minutes de la prestation qui se déclineront autour de trois œuvres ».

Entre « Tom Sawyer » de Franco Cesarini et « Les voyages de Gulliver » de Maxime Aulio et le brillant et hispanique « El camiro real » de Alfred Reed, le choix artistique s'est porté sur des com­positeurs contemporains. Le plus jeune Maxime Aulio, un auteur autodidacte auteur de cette vision toute personnelle du héros de Jonathan Swift n'a que 24 ans...

Fier de son éclectismes, l'Or­chestre d'harmonie outre le talent a le mérite d'oser, mais aussi de rêver. Pour s'en convaincre, il suf­fit d'être à l'écoute de Sylvain Maillard: « Nous envisageons de partir à Valencia en Espagne pour une manifestation internationale. Cependant, je tiens à être clair si nous avons la chance de voyager régulièrement nous le devons à l'amicale de l'Orchestre d'har­monie, qui gère tous les déplacements, c'est un véritable luxe qui nous permet de nous polariser uniquement sur la partie musicale. »

 

Cheville ouvrière

La vingtaine de bénévoles qui composent cette équipe de l'amicale, seront pour certains, eux aussi, présents à Strasbourg. Ce sont des passionnés qui savent gérer les six orchestres qui composent l'harmonie municipale, à travers des déplacements nationaux et internationaux en Russie, Norvège; Espagne, Italie.... Soit au total entre dix et quinze dates par an. Le tout avec des moments de bonheur mais aussi des situations difficiles. Dominique Gaffé, le président ne manque pas d'anecdotes « Nous devons veiller à la logistique: trouver des hôtels, prévoir, veiller à la restauration, acheminer le matériel de plus de 80 musiciens, faire face à des tracasseries douanières et de décalages horaires entre le départ de différents avions... Je me souviens d'un concert à Montréal où une partie de l'équipe était restée bloquée à Chicago... »

A.D.

Retrouvez le compte rendu de ce déplacement dans les éditions qui suivront ce week-end.

 

Pour Sylvain Maillard,
le pari est aussi audacieux que porteur d'avenir

 

                                                                                                            Le 29 Mai 2004

ORCHESTRE D’HARMONIE DU HAVRE

Auront-ils les honneurs à Strasbourg ?

La pression monte parmi les 70 musiciens du Grand Orchestre d'Harmonie de la ville du Havre qui vont aller concourir à Strasbourg, aujourd'hui, en vue de passer du grade Excellence à la catégorie Honneur.

V

 oici plusieurs années que cette formation n'avait pas remis son titre en jeu, ce qu'elle doit faire environ tous les cinq ans si elle ne veut pas perdre les bénéfices acquis.  Or, après avoir gravi les trois premiers échelons, 3è, 2è, puis 1ère division, l’Orchestre d’Harmonie du Havre a accédé au niveau supérieur avant d'atteindre brillamment, il y a quelques années, ce niveau Excellence. « Etre classé Honneur est la plus haute reconnaissance que l'on puisse atteindre. Elle nous permettrait de concourir ensuite au niveau international ! », expose Sylvain Maillard, chef de cette formation depuis novembre 2002. Il était donc tout à fait temps de participer à cette rencontre organisée par la CMF, Confédération Musicale de France, à laquelle est affiliée d'ailleurs la formation havraise et dont plusieurs délégués régionaux ont encouragé les 70 musiciens à aller se mesurer à d'autres orchestres pour tenter d’obtenir ce grade très envié. C'est depuis avril que les musiciens composés d'amateurs, mais également des professeurs du Conservatoire Arthur-Honegger ainsi que de leurs élèves du troisième cycle répètent le programme qu'ils ont choisi pour ce concours : au rythme de trois heures par semaine, sans compter les répétitions par pupitre, portant donc sur un détail de l'ensemble.

Moins d'une heure pour convaincre

Or, ce n'est qu'à peine une heure qu'ils auront pour convaincre le jury strasbourgeois qui devra juger ce week­end entre les prestations de 50 orchestres nationaux. Le programme du concours n'est pas établi au hasard. Il comporte une oeuvre imposée (Les Voyages de Gulliver de Maxime Aulio, jeune compositeur prodige de 24 ans !), une oeuvre choisie parmi une liste de cinq (Tom Sawyer Suite de Franco Césarini a été retenue par les Havrais) et une troisième lue sur une liste plus large est une fantaisie latine d'Alfred Reed, El Camino Réal, qui complète donc le programme du Grand Orchestre d'Harmonie du Havre.

Nous aurons environ cinquante minutes pour exécuter ces trois morceaux, que nous devrons jouer dans le respect parfait de la partition et du caractère de l'œuvre, avec la plus grande technicité et, bien sûr en faisant passer une émotion musicale... », explique Sylvain Maillard.

 Un grand déplacement

Ce n'est pas une mince affaire de convoyer plus de 70 personnes du Havre à Strasbourg. A ce point, l'Amicale de l'Orchestre tient un rôle important qui règle tous les détails du déplacement. Ce n'est qu'hier, à 17 heures qu'ils devaient partir, certains musiciens travaillant, d'autres scolarisés. « C'est dire qu'ils n'arriveront que le samedi, tôt, peu de temps avant de jouer finalement. » De la même façon, les finances n'étant pas sans fin, le retour s'effectuera, le dimanche, dès les résultats proclamés, « ce qui fera tout de même une arrivée au Havre, le lundi vers les six heures du matin ! »

« Mais qu'est-ce que la fatigue face au bonheur d'aller concourir ? Face à la joie possible d'être reconnu, d'être assuré de sa qualité, de devenir un sujet de fierté pour les Havrais ? » Jean-Marie Gibellini, le directeur du conservatoire Arthur Honegger tout comme Sylvain Maillard, le chef d'orchestre développant au maximum l'optique dans laquelle « on obtient des musiciens épanouis, avec des perspectives de progrès toujours ouvertes », illustrent là parfaitement les buts qu'ils poursuivent avec ce concours motivant.

C.C.

 

LE HAVRE LIBRE                Mercredi 2 Juin 2004

LES MUSICIENS DE L'ORCHESTRE D'HARMONIE DU HAVRE

Ils l’ont emporté à Strasbourg


 

Le cinquième concours international pour instruments à vent, Eolia, organisé ce week-end à Strasbourg, où se sont mesurés 56 orchestres, a distingué l'orchestre d'Harmonie de la ville du Havre (photo). Avec une excellente note de 104 sur 120, cette formation a emporté haut la main le grade "Honneur". Désormais classé parmi les dix meilleurs orchestres d'harmo­nie européens, l'orchestre d'harmonie du Havre pourra concourir au niveau international.

L’ORCHESTRE D'HARMONIE DU HAVRE A STRASBOURG

IIs ont gagné leur point d'honneur

On s'interrogeait dans notre édition de samedi (page 10). On a eu la réponse dimanche soir :

"Orchestre d'Harmonie du Havre:1er prix. Ascendant ! »

A l'issue du 5ème concours international pour instrument à vents, Eolia, organisé à Strasbourg

sous l'égide de la CMF (Confédération musicale de France), les Havrais ont donc obtenu leur qualification

honneur ».

C'est un tonnerre d'applaudissements qui a explosé à l'annonce de ce prestigieux résultat. L'orche­stre havrais qui n'avait pas concouru depuis une dizaine d’années se voit désormais propulsé au niveau international : « cette distinction équivaut, pour  une équipe de football à un passage en première division. Cette mention honneur fait de nous, l'un des dix meilleurs orchestres d'harmo­nie européens », commentait, heureux, rasséréné, le chef d'orchestre, Sylvain Maillard.

Osmose et émotion

Laissons Jean-Yves Lefrançois, professeur de flûte au conservatoire Arthur Honegger (auquel est rattaché l'orchestre d'harmonie depuis deux ans environ), musicien dans cette formation où il joue du piccolo, raconter le déroulement de ce concours qui réunissait 56 orchestres : « je pense qu'on aurait difficilement pu mieux jouer. Nous étions totalement à l'unisson. Tous extrêmement concentrés, en parfaite osmose. Il s'est vraiment passé quelque chose. A un certain passage, lors de notre interprétation de El Camino Réal, c'était même comment dire, au profond de l'âme, c'était beau comme une prière ! J'ai vu dans l'assemblée des gens émus aux larmes ! »

C'est un peu fatigués que les musiciens du Havre étaient arrivés par autobus, quelques heures seulement avant leur prestation. Mais de cette fatigue qui souvent crée plus de sensibilité, développe cette énergie qui permet qu'on se surpasse. « Nous sommes entrés dans la salle du concours, inconnue évidemment, superbe avec une tribune courant tout autour, un grand orgue au fond. On s'est échauffés avec soin, on a testé l'acoustique. On savait tous que l'enjeu était important. C'est l'avenir de l'orchestre. C'est un budget important qui est investi dans de tels déplacements. Et puis c'est fut déjà l'instant de la présentation officielle. Le silence total, le noeud qui se forme et ça commence. Tout va très vite. Déjà on se lève, on salue, on sort comme on nous l'a bien recommandé, dans un ordre impeccable... »

Une élue remarquée

Et en attendant le moment crucial des résultats, on s'en va un peu découvrir Strasbourg, sa cathédrale, ses maisons à colombage, par une journée de splendide soleil. Mais dès quinze heures, chacun est revenu prendre place sur les gradins de l'immense palais des Congrès strasbourgeois où se déroule l'événement. Un concert de clôture par l’ orchestre d'harmonie de l’Électricité de Strasbourg,  magistral, flamboyant, enchante le public, mais ne lui fait pas oublier l'heure soudain si  proche des résultats. Jean-Jacques Brodbeck, le président de la fédération des sociétés de musique d'Alsace prend la parole et surprend en la saluant : « Madame Ernoult, adjointe à  la Culture à la mairie du Havre. Et oui il y a des adjoints comme ça, qui soutiennent leurs orchestres d’harmonie et viennent les soutenir sur les lieux de leurs concours ! » Une autre surprise attend l’élue : Sylvain Maillard est soudain appelé sur scène. La récompense n’a jamais été aussi proche : « 1er prix Ascendant » C’est ce dernier mot qui importe surtout. C’est lui qui signifie que l’orchestre vient d’obtenir le grade supérieur. Médaille, diplôme, félicitations : le voyage retour a dû être des plus joyeux !

Clémence CHABREUIL


 

JUSTE AVANT LES RÉSULTATS


Sylvain Maillard,

chef d'orchestre

« Tout de suite après le concours, le jury appelle tous les responsables d'orchestre. On n'est pas encore détendus, on est encore dans le match. Ils nous ont dit que nous avions très bien joué, que nous avons de très bons solistes, que les cou­leurs et l'équilibre des pupitres étaient bien respectés, mais que nos cuivres et nos percussions étaient trop forts. C'est aussi que nous avons découvert une salle très sonore. Ça nous a déstabilisés. J'espère que le jury sera assez objectif pour faire la part des choses. On a toujours des progrès à faire et ces concours sont là aussi pour nous dire ce qu'il y a à amé­liorer. Mais nous avons fait une très belle prestation, je crois. »

Annick Villanueva,

chef de l'orchestre cadet

Annick Villanueva dirige également l'orchestre du collège Irène Joliot-Curie et l'orchestre symphonique junior. « Nous allons être jugés par des professionnels avertis, qui ont entendu des orchestres du monde entier. Pour cela, nous avons travaillé à la recherche de la perfection des morceaux que nous avons interprétés. C'est un grand moment que de se mesurer aux autres. Je pense que nous avons joué de façon très intéressante, avec une osmose que je n'avais encore jamais connue. Je suis confiante. Mais en tous les cas, ce voyage de trois jours aura permis d'écouter, de rencontrer beaucoup de monde et des plus intéressants. Permis aussi de développer entre nous des relations amicales, une ambiance conviviale : c'est bon pour la cohésion du groupe, autour de Sylvain Maillard, notre chef. Récompense ou non, l'important c'est le chemin qu'on a commencé ensemble avec lui. Et on va aller très loin. Parce qu’aussi nous avons déjà notre style, notre propre pâte sonore… »

Chantal Ernoult,

adjointe à la Culture

« On parle énormément en ce moment de lien social et pour illustrer les actions allant dans ce sens, on met toujours en avant le monde du sport. Moi, j'en tiens pour celui de la culture ! Tous ces musiciens qui jouent ensemble, n'est-ce pas un excellent moyen de favoriser ce fameux lien social ? Cet orchestre d'harmonie qui joue si merveilleusement n'est-il pas un exemple pour tous les minimes, les benjamins, les cadets, les juniors qui apprennent au sein d'orchestres à leurs niveaux, à devenir eux aussi d'excellents musiciens. Je suis vraiment ravie d'être venue jusqu'ici pour les soutenir. Ils ont très bien joué. Je suis sûre qu'ils vont obtenir leur grade supé­rieur et c'est d'autant plus remarquable que ces musiciens ne sont pas des professionnels, mais des amateurs. »

 

 

 

 

 

 

 

 

Martine Le Comte,

responsable de l'Amicale

« Ils se sont surpassés ! On en a eu la chair de poule. A un moment, même, on a craqué, tellement l'émotion a percé. Ils étaient super concentrés, ils ont mis toute leur âme. Quand nous avons été appelés par le jury, à la fin de l'épreuve, ils nous ont dit que le jeu de l'orchestre était de très haut niveau, que cette for­mation avait un très fort potentiel. Quel que soit le résultat, ils n'auront rien à regretter. »